Le Réseau Billital Maroobé (RBM), qui réunit des organisations d’éleveurs au Sahel et en Afrique de l’Ouest, a conduit une réflexion autour de l’avenir des éleveurs confrontés aux crises interconnectées du monde rural dont celle sécuritaire. Les résultats de la réflexion sont destinés à nourrir la prise de décision en Afrique de l’Ouest et nous sont partagés à l’occasion de la Conférence.
- rôle international de l'UE | coopération internationale
- mardi 29 novembre 2022, 14 h 00 - 15 h 30 (CET)
Informations pratiques
- Quand
- mardi 29 novembre 2022, 14 h 00 - 15 h 30 (CET)
- Où
- InfoPoint
- Langues
- anglais, français
- Organisateurs
- International Partnerships InfoPoint
Description
S’estimant déjà les laissés pour compte des politiques publiques, pasteurs, agro-pasteurs et plus largement les communautés pastorales font désormais face à une crise sécuritaire hypothéquant leur avenir. Les tensions sécuritaires sont complexes par leurs origines, mais fortement nourries par des crises rurales et pastorales latentes non résolues, et en grande partie générées par l’exploitation concurrentielle et conflictuelle des ressources naturelles. Dans le sillage des préjugés, stigmatisations et amalgames de tout genre – à l’idée que les communautés pastorales sont les principales instigatrices ou complices des insurrections djihadistes – c’est l’avenir même des pasteurs, des agro-pasteurs et de l’économie pastorale qui est aujourd’hui menacé au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Porteur de la voix et des intérêts des pasteurs et agro-pasteurs et en collaboration avec ses partenaires, le Réseau Billital Maroobé (RBM) a lancé une réflexion « Entendre la voix des éleveurs » qui se veut être un cri de coeur des éleveurs et des communautés pastorales de l’espace Sahel et Afrique de l’Ouest, soucieux de dialoguer avec les pouvoirs publics sur leur avenir. L’étude a ainsi concerné 23 régions administratives couvrant les pays du Sahel central (Burkina Faso, Mali et Niger) et leurs voisins côtiers (Bénin, Côte d’Ivoire, Nigeria et Togo). À travers la participation du Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest/OCDE à l’étude, l’UE y a contribué techniquement et financièrement à sa réalisation conjointement avec les agences techniques des États membres (AFD, ASDI, Danish Refugee Council, SNV). À ceux-là s’ajoutent d’autres partenaires, notamment la Coopération suisse (DDC), Peace Nexus, CARE, le FIDA et l’OIM.
Au-delà, des témoignages des acteurs, l’étude sème les graines pour une gouvernance renouvelée, un changement de vision et pose les bases pour une nouvelle génération de politiques publiques sensibles au pastoralisme et aux autres activités qui enrichissent le monde rural. L’enjeu est éminemment politique, social et stratégique car l’insécurité pourrait hypothéquer les moyens d’existence, la résilience alimentaire et nutritionnelle et l’avenir même de millions de personnes et des communautés pastorales en particulier. Une forte menace forte pèse notamment sur une jeunesse pastorale en perte de repères et en quête de nouvelles opportunités professionnelles (y compris en dehors de l’élevage), plutôt que de basculer dans les réseaux terroristes ayant envahi l’espace rural.
L’étude a produit une importante masse de connaissances y compris des analyses et implications concrètes pour les politiques publiques. Elle apporte un éclairage sur les facteurs aggravants des tensions sécuritaires, notamment la défaillance de la gouvernance de l’accès et de l’exploitation des ressources naturelles dans les territoires ruraux, les exclusions, les inégalités, etc. ; des facteurs à l’origine de crises pastorales et rurales anciennes et non résolues et constituant de nos jour un terreau fertile à l’expansion des violences sécuritaires. Elle pointe également du doigt l’effet exacerbant voire l’inadéquation des stratégies de lutte antiterroriste des États. Des dialogues fertiles multi-acteurs et notamment avec les pouvoirs publics autour des implications de l’étude, pourraient permettre d’enrayer de manière durable la spirale de violence, de renforcer la résilience et de redonner espoir aux communautés pastorales de la région.
La Conférence constitue une des étapes à ces dialogues multi-acteurs pour la recherche d’options envisageables face à la situation. Son objectif principal est d’informer la communauté des partenaires de la région, sur les résultats et les implications de cette réflexion régionale.
Les résultats attendus de la Conférence sont les suivants :
- Dissémination des résultats de l’étude ;
- Sensibilisation et mobilisation de la communauté des partenaires techniques de la région en préparation aux dialogues multi-acteurs en faveur d’actions et mesures
Orateurs
Maria Pilar Palmero- Vaquero, Cheffe d’unité, INTPA A3 - Afrique occidentale
Richard Young, Chef de Division, SEAE, Afrique de l’Ouest
Dodo Boureima, Président du Bureau du Conseil d'administration du Réseau Billital Maroobé
Jalloh Blamah, Coordonnateur Technique Régional du Réseau Billital Maroobé
Matthieu Péllerin, Chercheur, International Crisis Group
Leonard Mizzi, Chef d’unité, INTPA F3 - Pêche et systèmes agroalimentaires durables
Langue conférence : Français
Langue Q&A session : Français et anglais
Inscription
Participation en ligne (Webex)
Participation en présentiel (InfoPoint)