En République Centrafricaine, les conflits ont forcé des millions de personne à se déplacer pour fuir les violences. Pour permettre aux personnes en situation de retour de se réinstaller durablement, le Fonds Bêkou a financé le projet « Bon retour à la maison – Doni Kiringo na kodoro », mis en œuvre par le consortium ACTED/Impact/DRC et Action contre la Faim.
Le projet vise à soutenir et à pérenniser les dynamiques de retours spontanés avec des activités de protection, de cohésion sociale et de renforcement des moyens de subsistance parmi lesquelles des Travaux à Haute Intensité de Main d'Œuvre (THIMO).
Madame Kedede est arrivée à Bangui à la suite de la dégradation des conditions de vie dans son village : « Avant la crise militaro-politique de 2013 qui a traversé le pays, j’étais vendeuse de viande boucanée que je ramenais du village de Bouka (à 400 km de Bangui) et mon mari était « pousseur »*, ce qui nous permettait de faire vivre notre grande famille et de scolariser les enfants. A cause du climat permanent d’insécurité causé par les violences, la route Bangui-Bouka a été barrée. Les circonstances de la crise et les conditions de survie ont anéanti mon capital. Il en est de même pour mon mari qui a vu ses revenus diminuer progressivement. En 2013, la situation intenable, nous a poussé à partir le jour de Noël, nous avons rejoint le site des déplacés de Castor dans le 3ème arrondissement de Bangui. Nous y sommes restés jusqu’en 2015. »
Je me suis inscrite et on m’a retenue. En 10 jours de travail, j’ai pu gagner 25 000 FCFA. J’ai utilisé cet argent pour relancer mon activité de vente de viande boucanée. Ces travaux sont une source d’épanouissement pour moi car grâce à l’argent que j’ai gagné, j’ai pu accroître mon capital qui est maintenant à 100 000 FCFA.
Madame Kedede explique comment elle en est venue à réaliser des THIMO. Une fois réinstallée dans le quartier, elle s’est lancée dans la revente en détails de charbon de bois, activité qui ne demande pas un énorme capital. Elle y a investi un montant de 5 000 FCFA, correspondant à un stock de 4 sacs de charbon. Confrontée à divers imprévus, elle a été contrainte à s’endetter. Sa situation précaire, l’a poussée à s’intéresser aux THIMO. « J’ai suivi avec grande attention les sensibilisations de masse pour des THIMO menées par les agents ACTED et le chef de quartier. Pour moi, cela représentait une opportunité de revenu rapide pour accroître mon investissement. Je me suis inscrite et on m’a retenue. En 10 jours de travail, j’ai pu gagner 25 000 FCFA. J’ai utilisé cet argent pour relancer mon activité de vente de viande boucanée. Ces travaux sont une source d’épanouissement pour moi car grâce à l’argent que j’ai gagné, j’ai pu accroître mon capital qui est maintenant à 100 000 FCFA. ».
A l’image de Madame Kedede, plus de 2,900 personnes ont bénéficié de ces THIMO dont 48% de femmes et 52% de jeunes. Certains bénéficiaires de THIMO (86 personnes) ont reçu un soutien supplémentaire à travers un appui à la réalisation d’activités génératrices de revenus.
![Florence Kedede bénéficiaire du projet ACTED assise à côté d'une personne](https://international-partnerships.ec.europa.eu/sites/default/files/styles/oe_theme_medium_no_crop/public/2020-06/acted-image_florence_.jpg?itok=Rir2cYkg)
Depuis le lancement du projet en mars 2018, les THIMO ont permis de réhabiliter plusieurs infrastructures communautaires qui bénéficient à l’ensemble de la population locale :
- Réhabilitation routière dans les 4 localités du projet ;
- Construction de deux salles de classe à l’école maternelle à MALIMAKA dans le 5e arrondissement de Bangui ;
- Réhabilitation d’aires de jeux et réhabilitation d’un centre d’écoute communautaire (CEC) dans le 3ème arrondissement de Bangui ;
- Construction de passerelles, d’un centre d’écoute communautaire (CEC) et d’une maternité au niveau du centre de santé dans la commune de Boeing ;
Le choix a été fait de favoriser les activités de THIMO dans les quartiers où la dynamique des retours est plus faible, afin d’encourager les déplacés à revenir.
Madame Kedede explique comment l’activité THIMO bénéficie à tous, au-delà des seuls travailleurs recrutés pour les travaux : « En plus de l’argent gagné, je profite avec l’ensemble de la communauté d’un environnement assaini. Je tiens à remercier sincèrement ACTED pour ce qu’elle a apporté à notre quartier. »
![Travaux à haute intensité de main d'œuvre en République centrafricaine](https://international-partnerships.ec.europa.eu/sites/default/files/styles/oe_theme_medium_no_crop/public/2020-06/acted_-_thimo_banner-2.jpg?itok=GJ6dxWQf)