
Prévenir la dissémination du virus COVID-19 en République centrafricaine (RCA), est un impératif afin de ne pas voir anéantis tous les efforts déployés pour relever le pays depuis la sortie de la crise en 2014.
Dès mars 2020, le Fonds Bêkou*, Fonds multibailleur créé pour soutenir la résilience de la RCA, s’est engagé auprès des autorités et de la population et a mobilisé plus de 4,2 millions d’euros pour combattre la pandémie à travers des projets santé et eau, hygiène, assainissement (EHA/WASH).
Il a également soutenu la « coopérative éphémère » un projet mené par l’Alliance Française de Bangui en collaboration avec deux organisations centrafricaines : l’atelier Ndara et l’ONG jeunesse URU. 50 000 masques artisanaux ont été produits et distribués aux populations vulnérables de la ville de Bimbo.

Plus de 120 personnes ont été recrutées et se sont attelées à la fabrication des masques : coupage des pagnes, production à la machine à coudre, lavage, repassage et conditionnement… Très dynamique, l’équipe de la coopérative éphémère a pu produire entre 7 000 et 9 000 masques par jour.
Tous n’étaient pas couturiers et couturières de métier. L’atelier Ndala a supervisé leur formation afin que les masques produits respectent bien les normes en vigueur. Les masques ont ainsi reçu la certification du Ministère de la santé et de la population.
Les personnes employées par la coopérative éphémère ont pu consolider leurs activités initiales voire en développer d’autres. C’est le cas de Garnella, qui a investi dans une petite activité agricole : "Grâce à l’argent gagné lors de la confection des masques, j’ai acheté des cochons à élever afin d’avoir une nouvelle activité".
Grâce à l’argent gagné lors de la confection des masques, j’ai acheté des cochons à élever afin d’avoir une nouvelle activité.

En accord avec le Ministère centrafricain de la santé et de la population, les masques ont été distribués aux commerçantes et aux chauffeurs de bus, de taxi et de taxi moto de la ville de Bimbo. Il s’agissait de donner les masques aux plus vulnérables. En effet, étant en contact avec beaucoup de clients, vendeurs et transporteurs sont particulièrement exposés au virus mais aussi de potentiels vecteurs de l’épidémie.
Des distributions ont eu lieu dans les principaux marchés de la ville : le marché central, le marché PK-9, le marché M’Poko-Bac. 5 000 masques ont également été distribués à la jeunesse à travers la maison des jeunes et des écoles et lycées de Bimbo.

L’ONG URU a supervisé la formation de médiateurs afin qu’ils sensibilisent la population à la bonne utilisation de ces masques. Comme l’explique Crédule, responsable Genre et plaidoyer de l’ONG "URU a pu renforcer la capacité de 10 agents distributeurs. Après la phase de formation on les a déployés sur le terrain. On a effectué des activités de sensibilisation durant une semaine." En plus des flyers portant sur la bonne utilisation des masques, URU a également distribué des dispositifs de lavage de mains.
Les artistes ont également été mobilisés pour renforcer la sensibilisation de la population. Les chanteurs du collectif 236 ont sillonné la ville avec leur bus au rythme de leur clip Tiri i ti la. (« c'est notre combat » en Sango). Comme le dit si bien leur chanson : "Coronavirus est là, faut se laver les mains (…) COVID-19 c’est pas un jeu, prends le au sérieux". JHA, un des chanteurs qui a pris part à la caravane de sensibilisation explique l’importance de cette caravane : "En tant qu’artistes, nous sommes des messagers".
Ce projet de 50 000 masques artisanaux Bêkou entre dans le cadre de la réponse globale de l’Union européenne à l’épidémie de COVID-19 en République centrafricaine. Depuis le début de la pandémie, l’Union européenne a apporté plus de 30 millions d’euros pour combattre la propagation du virus dans le pays et a produit 200 000 masques artisanaux.
Cette initiative du Fonds Bêkou s’inscrit dans la droite ligne de son action en matière de santé. Depuis sa création en 2014, le Fonds a mobilisé un tiers de son budget - soit plus de 100 millions d’euros - dans ce secteur ! Grâce à son intervention, 40 % de la population centrafricaine bénéficie d’un accès aux soins de santé primaires.
Ce soutien continu a permis aux acteurs de la santé d’être mieux à même de répondre à la pandémie de COVID-19, que ce soit les personnels de santé des 174 formations sanitaires appuyées ou le Ministère de la santé dans le cadre de son plan de préparation et de riposte à la pandémie.
*L’Union européenne, l’Allemagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas et la Suisse sont contributeurs du Fonds et se sont engagés depuis 2014 à investir près de 300 millions d’euros pour aider la République centrafricaine à surmonter les crises.