"Le Centre de Santé Urbain Mamadou Mbaïki a été pillé pendant les événements de 2013 et le personnel a été délocalisé depuis bientôt 8 ans", témoigne Ali Mardo, commerçant et résident du quartier. "Je crois que la reconstruction de ce centre de santé est d’un grand soulagement pour notre communauté en général et surtout pour nos femmes et enfants qui étaient pris en otage pendant la crise", se confie-t-il.
Le centre de santé qui accueillait 4 000 patients chaque mois était sous dimensionné et peu fonctionnel. Entièrement rénové depuis décembre 2021 par le PRESU, un projet soutenu par le Fonds Bêkou, le centre de santé propose désormais des services supplémentaires à son dispensaire et sa maternité : un laboratoire d’examens et une pharmacie.
"Il se pose un réel problème d’accès aux services de soins de qualité pour la population du KM5." note Marceline Koyabade, cheffe du quartier ISSONGO.
"Suite aux événements de 2013, beaucoup de cliniques ont été créées çà et là par des particuliers, sans respect des normes en la matière. En plus, ces cliniques sont sous-équipées", complète t’elle.
Un problème confirmé parAbdoul-Karim, commerçant et résident au km5 : "Le 3ème arrondissement compte plusieurs quartiers précaires. Le nombre de structures sanitaires de qualité reste relativement faible par rapport à la population locale."
Selon lui, la réhabilitation de ce Centre de santé est aussi d’une grande aide pour les autres quartiers: "Il pourra desservir les quartiers environnants comme Cattin, Fatima, Boeing. Le Gouvernement devrait construire d’autres CSU de ce genre dans le 3ème arrondissement afin d’aider davantage la population".
A l’instar de sa population, la cheffe du quartier se réjouit de la rénovation du centre de santé Mamadou Mbaïki. Elle regrette cependant la présence des commerçants installés devant le centre : "Avec ces installations commerciales, il est un peu difficile de s’y répérer surtout lorsque l’on est pas du quartier. Il est important que la mairie s’occupe de ce problème. Cette devanture doit etre libérée aussi pour faciliter l’accès au centre de santé surtout pour les ambulances."
Au-delà du centre de santé, le projet a fait de la réhabilitation des voies d’accès secondaires environnantes une priorité.
Lysette Maïmouna est riveraine d’une des rues réhabilitées dans le cadre du projet PRESU dans le quartier Sangha Bibale. Elle est très satisfaite des changements apportés dans son quartier : "Avant, l’accès aux moyens de transport était difficile à cause de l’état de la route, même lorsque l’on empruntait une moto. Il y avait des nids de poules partout et les accidents étaient fréquents. Maintenant, grâce aux travaux réalisés par le projet, la circulation est plus fluide".
Elle poursuit en disant "Aujourd’hui, avec un centre de santé aussi proche et un accès rapide aux moyens de transport ; le temps de trajet avec un malade est réduit. Cela permet d’éviter le pire. Nous sommes vraiment soulagés par la réhabilitation de ce centre de santé".