Selon Monsieur Vianney, responsable d'une des maisons des jeunes à Bangui, le projet 'Jeunesse, espoir de la Centrafrique : Masséka, békou ti Bé-Afrika', exécuté par COOPI et financé par le fonds Bêkou, a eu un effet positif notable sur la cohésion sociale et la convivialité.
Vianney explique : "L'implication active des jeunes dans les activités de la maison des jeunes a non seulement favorisé la paix et la réconciliation entre les jeunes eux-mêmes, mais également avec les membres de la communauté. À présent, une diversité de couches sociales, sans distinction de race ou de religion, participe activement aux activités de la maison des jeunes, instaurant ainsi une cohésion sociale et un vivre-ensemble remarquables."
COOPI, dans les 3e et 5e arrondissements de Bangui, apporte son appui aux maisons des jeunes. Ces espaces de rencontre sont le cadre de la mise en place d'activités de sensibilisation visant à renforcer la cohésion sociale, le civisme, la citoyenneté, la paix, la réconciliation et la sécurité.
COOPI offre également son soutien aux jeunes à travers des formations en informatique et des cours d'alphabétisation. Monsieur Vianney détaille les réalisations de la maison des jeunes : "En collaboration avec l'ONG COOPI, grâce à ce projet, nous avons accompli diverses réalisations. Étant donné la situation délicate du 5e arrondissement et son voisinage avec le 3e arrondissement, principalement habité par des musulmans, nous avons initié nos activités l'année dernière en mettant l'accent sur la cohésion sociale."
En effet, la crise de 2013 a sérieusement ébranlé la cohésion entre les communautés chrétiennes et musulmanes cohabitantes autour de ces deux arrondissements. Plus tard, Vianney ajoute : "Nous avons également organisé des activités portant sur divers sujets importants pour la jeunesse, notamment la santé sexuelle et reproductive, le civisme, la citoyenneté, ainsi que la paix, la réconciliation nationale et la sécurité. Grâce au projet Bêkou, nous organisons désormais des séances éducatives chaque semaine. Auparavant, ces séances étaient irrégulières, mais grâce au soutien de COOPI dans le cadre de ce projet, elles ont lieu quatre fois par semaine. En complément de ces activités, nous avons également dispensé 7 mois de cours d'alphabétisation et 3 mois de cours d'informatique."
Rolande, en tant qu'agente de proximité et point focal entre COOPI et la maison des jeunes du 5e arrondissement, atteste que le soutien de COOPI a considérablement renforcé les maisons des jeunes : "Auparavant peu opérationnelles, ces maisons des jeunes sont désormais ouvertes tous les jours grâce à la disponibilité accrue des responsables, un changement notable."
Au sein des maisons des jeunes des 3e et 5e arrondissements, les jeunes jouent un rôle actif dans les processus décisionnels et la réalisation des activités.
Rolande explique : "Les comités de gestions qui ont été mis en place sont constitués uniquement des jeunes des différents arrondissements dans lesquels se trouvent les maisons des jeunes et, ce sont eux, les jeunes, qui définissent les activités dans les plans de travail annuel et mettent en œuvre ces activités. Généralement, ils sont appuyés par les responsables des maisons et les personnels de COOPI. Ils organisent des sensibilisations auprès de leurs pairs dans les quartiers, des causerie-débats et sont responsables des kits de jeux et sport".
Les bénéficiaires sont satisfaits des activités réalisées dans les maisons des jeunes
Defort, un jeune homme conducteur de taxi-moto et habitant le quartier Castor dans le 3e arrondissement de Bangui participe aux activités de la formation en informatique ainsi que les activités de sport, de jeux et les causerie-débats au sein de la maison des jeunes de Castor dans le 3e arrondissement de Bangui. Defort est d’abord satisfait de la formation en informatique reçue de la part de COOPI "Je suis très satisfait de la formation que j’ai reçue, d’ailleurs, je projette déjà ouvrir un cyber si j’arrive à trouver les moyens. C’est une formation qui a bien déroulé". Ces cours répondent à un besoin identifié par les jeunes : Merlin, également bénéficiaire de la formation en informatique note "Aujourd’hui tout tourne autour de l’informatique, l’internet et les réseaux sociaux." Il ajoute : "depuis longtemps je cherche à apprendre l’informatique mais, je n’avais pas les moyens de payer les frais d’apprentissage qui s’élèvent généralement entre 2 000 à 3 000 FCFA par séance au niveau des Cybercafés. C’est vraiment une grâce qui m’a été faite par COOPI". D'après ces deux bénéficiaires, leur apprentissage de l’informatique va grandement faciliter leur recherche d’emploi.
Rolande pense pour elle que le projet est une très belle stratégie qui a permis aux jeunes d'apprendre à vivre ensemble. « Selon moi, ce projet est vraiment une stratégie qui permet de créer une ambiance entre les jeunes, de les obliger à vivre ensemble. Par exemple, avec les divisions qui régnaient auparavant, les jeunes n’avaient pas la possibilité de se réunir quelque part pour jouer mais, maintenant les jeunes habitant de l’autre côté (il s’agit des jeunes musulmans) viennent jouer aux matchs de football ici avec les autres ou, participer aux différents jeux dans les maisons des jeunes. Ces jeunes sont obligés de se confronter même si au début ils ne voulaient pas mais ces activités les obligent à être ensemble soit pour les formations, les causerie-débats, les activités sportives ou les séances de sensibilisation. Donc, je vois que c’est vraiment un plus ».
Pour Defort, les activités réalisées dans les MJ, ont été un premier pas vers la cohésion sociale et le vivre-ensemble entre les jeunes. « A travers cette formation, j’ai eu à faire de nouvelles connaissances. J’ai aussi salué des gens que je ne pouvais pas saluer auparavant. Il y a eu aussi des participants de la communauté musulmane à cette formation et on était à tout moment ensemble, on apprenait ensemble, échangeait ensemble. Certains frères de la communauté musulmane qui disposent des ordinateurs nous les empruntaient au quartier afin qu’on puisse faire des pratiques de nos cours. En plus de cela, je peux vous dire que même dans les communautés chrétiennes, il y avait des mésententes entre les jeunes mais aujourd’hui la maison des jeunes nous réunit ensemble et on a essayé d’oublier tout cela ».